La performance que Thomas Coville (Sodebo) vient de réaliser est tout simplement extraordinaire ! En franchissant la ligne d’arrivée, au large de l’île d’Ouessant, peu avant 18 h dimanche 25 décembre 2016, il boucle le tour du monde à la voile en solitaire en moins de 49 jours 3 heures 7 minutes et 38 secondes. Soit, un record battu de plus de 8 jours ! Il est arrivé à Brest, quai Malbert, à 11h30. Après quatre tentatives manquées pour battre le record du tour du monde à la voile en solitaire établi en 2008 par Francis Joyon (57 j 13 h 34'), Thomas Coville et son Ultim Sodebo y sont enfin arrivés.
Thomas Coville plaisante sur son "49.3" (mais tacle "ceux qui essaient de passer en force"), On a un moyen mnémotechnique pour se souvenir du chiffre du record. Dimanche 25 décembre 2016, le jour de Noël, le marin français de 48 ans avait signé un temps de 49 jours, 3 heures, 7 minutes et 38 secondes. Celui qui avait franchi la ligne d'arrivée virtuelle, au large d'Ouessant à 17h57 après avoir parcouru 52.597 km (28.400 miles) à la vitesse moyenne de 24,09 nœuds (45 km/h), semblait avoir du mal à y croire à Brest.
Thomas Coville a savouré son exploit ce 26 décembre 2016, expliquant avoir "réalisé quelque chose qui est en moi depuis des années et qui s'est délivré d'un seul coup". Se disant "usé" et "fatigué", il a tout de même exprimé sa "joie" et reconnu qu'il s'agissait pour lui d'un "moment incroyable". A la question de savoir s'il rentrait "dans le monde des très grands marins", il s'est par ailleurs montré modeste. "Quand vous êtes athlète, vous cherchez une performance qui signe votre singularité, ce que vous êtes vraiment à l'instant T", a-t-il expliqué.
Des centaines de personnes massées sur les sentiers et les points de vue, aux abords du goulet, des milliers de personnes à l’attendre au port. Thomas Coville a créé la sensation à Brest, au terme d’un tour du monde en solitaire bouclé en moins de cinquante jours. Seul pendant 49 jours sur son trimaran lancé autour du monde. Avalé par la foule à son arrivée à Brest. Thomas Coville a savouré le moindre instant, a multiplié les accolades et laissé le trop-plein d’émotion s’écouler. Ce 26 décembre 2016, en rade de Brest et quai Malbert, c’était bien plus qu’un grand moment de voile ; c’était son jour, le résultat de dix ans de travail acharné pour parcourir le globe en moins de 50 jours. Tout souriait enfin, tout s’alignait parfaitement, jusqu’au soleil et la petite brise de nord qui lui intimait de ramener son fidèle destrier à bon port. Au-delà de la performance sportive et de ce nouveau temps de référence, on retiendra le parcours de cet homme, aussi talentueux que déterminé. Jusqu’à sa manière de regarder et d’accueillir le moindre bateau qui venait à sa rencontre pour embouquer le Goulet. Un signe, un index pointé, un mot pour tous ceux entrés en communion avec lui.
Mieux que quiconque, le marin de 48 ans connaît la fragilité de ce genre de performance. Il sait combien la réussite ou l’échec ne tient pas à grand-chose. Comme lorsqu’il enfourne (bascule par-devant), à quelques heures de couper la ligne à Ouessant. Le bateau accélère au portant et plante jusqu’au cockpit, les safrans sont en l’air et ne répondent plus. Les étraves se retrouvent 11 m sous la surface de l’eau. La plateforme va-t-elle se disloquer ? Le bateau se repose à l’endroit et le sprint final peut continuer. Si le navigateur connaît l’insoutenable fragilité de la performance, il mesure aussi la force du lien qui unit les hommes, la confiance qui est nécessaire pour aller au bout de ce genre de projet.
Olivier de Kersauson : « Je suis très content. C’est fait ! C’est la première fois que je me faisais du souci pour un mec en mer. C’est la continuité de plein de choses, il a embarqué comme matelot avec moi et aujourd’hui, il est champion du monde en pétant le record autour du monde. Il a pris goût. Mais cela ne suffit pas, il faut être exceptionnel. Nous, on savait qu’il était bon. Aujourd’hui, tout le monde sait qu’il est exceptionnel. Je suis allé caresser les bras car ce sont quand même les bras de mon " Geronimo ", les flotteurs aussi ».
« Mes premiers mots iront pour l’homme que j’ai longtemps admiré : Francis Joyon ». Thomas Coville.
« Je ne veux pas qu’on se rappelle seulement du chiffre mais de la manière avec laquelle on y est parvenu ». Thomas Coville.
« Le temps de 49 jours, ce n’est pas moi, c’est Jean-Luc Nélias, mon routeur. Il m’a poussé tout le temps. Moi, je voulais juste battre le record de Francis Joyon ». Thomas Coville.
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