Celtes ou Gaulois, les deux termes sont équivalents si l'on en croit Jules César qui précise en effet, dans la Guerre des Gaules que ceux que les Romains appellent Gaulois s'appellent « Celtes » dans leur propre langue. Quels peuples habitaient le pays que l'on appelle la Gaule avant l'arrivée des Celtes ? Nous ne le savons d'abord que par les œuvres qu'ils nous ont laissées : menhirs, cromlech, dolmen, entre le IVe et IIe millénaire. La Gaule (ou les Gaules), en latin Gallia, est le nom donné par les Romains à l'occupation d'un territoire où habitaient des populations celtes (Gaulois, Belges), germaniques et aquitaines. Le nom de « Gaule » subsiste jusqu'à l'époque carolingienne où il est remplacé par l'ethnonyme « Francia ». Si l'histoire des peuples celtes est aussi difficile à connaître, c'est que leur origine remonte à la préhistoire, c'est-à-dire avant l'utilisation de l'écriture. Il faut remonter loin pour expliquer l'origine des Celtes. Il y a 4 ou 5 mille ans, des masses conquérantes quittent une région du nord de l'Eurasie.
D'où viennent les Bretons ? Combien étaient-ils à leur arrivée en Armorique ? Pourquoi et comment sont-ils arrivés en Armorique ? Une part de mythe demeure sur ce qui a été indiscutablement l'un des plus importants mouvements d'immigration en Europe au cours du premier millénaire. Un mouvement original et pacifique, qui s'est étalé dans le temps, sur des siècles.
Allons tout d'abord à la source. Installés dans les îles britanniques à la veille des premières grandes migrations en Armorique, les Bretons descendaient eux-mêmes de tribus celtes continentales, selon toute vraisemblance installées dans l'actuelle Belgique. Mais si l'on veut remonter encore plus loin, il est également fort vraisemblable que ces mêmes tribus celtes provenaient d'un triangle allant du sud de l'Allemagne à la Suisse en passant par l'Autriche : c'est là que se situait le noyau primitif même des Celtes (civilisations de Hallstatt et civilisation de la Tène), eux-mêmes descendants de l'une des branches indo-européennes... D'Asie, donc.
S'agissant de l'Armorique, celle-ci était essentiellement peuplée avant l'arrivée des Bretons de tribus gauloises, telles les Osismes, les Coriosolites ou encore les Vénètes. Plus ou moins romanisées, ces peuplades celtes avaient elles-mêmes développé des liens commerciaux ou guerriers avec les îles britanniques : après la révolte et la défaite des Vénètes en 56 av. J.C, des Armoricains s'embarquèrent en effet vers l'île de Bretagne. L'arrivée des premiers Bretons. Contrairement à une idée reçue, l'arrivée des premiers Bretons en Armorique, à la fin du IVe et au Ve siècle, dut beaucoup aux Romains, qui recoururent aux Bretons afin de protéger le littoral nord de l'Armorique et donc de défendre les côtes de l'Empire romain contre les pillards saxons et peut-être irlandais.
Ce flux d'immigration, contrôlé, encadré, préfigura un autre mouvement d'une toute autre ampleur, qui se produisit entre les Ve et VIIe siècle. Ce mouvement dut davantage, dans un premier temps, aux menaces d'invasion des Pictes de Calédonie (actuelle Ecosse) et des Scots d'Irlande qu'à celles des Angles et des Saxons.
A côté d'un gué dallé traversant la rivière de Kerloc'h et par où passait une antique voie qui côtoie des villae gallo-romaines, des témoignages gaulois et mégalithiques, un pont a été ré-aménagé (peut-être sur une ancienne passerelle) à la fin du XIXe siècle en réutilisant des pierres mégalithiques provenant d'un dolmen de Poulmic. Il s'agit de deux dalles, l'une de quartzite, l'autre de schiste présentant quatre à six cupules. C'est donc, actuellement, un ensemble composite, mais d'un intérêt réel, et imposant de sérieux devoirs de préservation. Le mégalithisme de Crozon date de 3000 av. J.C (J. Mornand), la période gallo-romaine des quatre premiers siècles de notre ère.
Sur la route D63 qui se rend de Tal ar Groas à Lanvéoc, on peut voir sur la gauche un panneau vert où est écrite l'inscription "Pont Gaulois". Le promeneur curieux emprunte alors une route en direction de Kervon et découvre, 800 mètres plus tard, juste avant le hameau de Kervon, un pont de pierre qui enjambe incomplètement le Ruisseau de Kerloc'h. Ce ruisseau long d'une vingtaine de kilomètres prend sa modeste source sur les hauteurs de l'Anse de Poulmic, près de la cote 57, pour s'écouler selon un cap plein Ouest vers l'étang puis le village de Kerloc'h ["le village du loc'h", de l’étang] avant de rejoindre la mer au nord de l'Anse de Dinan. " Rappelons au sujet du gué de Kervon qu'il a été doublé à la fin du XIXe siècle d'un pont dont les dalles, l'une à cupules, ont été prélevées au dolmen de Poulmic aujourd'hui disparu." Il ne s’agit donc nullement d'un pont gaulois, mais il mérite notre intérêt pour les pierres mégalithiques à cupules provenant du dolmen de Poulmic à Saint-Efflez.
Le mystère des cupules mégalithiques : Parfaitement incompétent en matière de pré- ou de protohistoire, je me souvenais pourtant qu'un panneau m'avait signalé la présence de telles cupules sur une pierre de seuil de l'enclos paroissial de Sainte-Marie du Menez-Hom en Presqu'île de Crozon témoignant d'un réemploi de matériel mégalithique; il convenait cette fois-ci d'approfondir sans scrupules mes connaissances, ou, plutôt, de mesurer la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur du nuage d'inconnaissance qui couvrent pudiquement ces cupules : les savants sont, du moins, unanimes pour déclarer que ces entonnoirs sphériques de 3 à 5 centimètres ne sont pas des phénomènes naturels, mais que c'est l'artifice de l'homme qui les creusa, il y a très longtemps. Elles accompagnent parfois d'autres entailles, en forme d'empreintes de pieds, ou des motifs géométriques comme des losanges, des spirales, des stries. Parfois elles sont reliées en haltère. Ce serait, disent les uns, des "pièges rituels d'ombre et de lumière" celle-ci miroitant grâce aux reflets de l'eau de pluie qui ne peut manquer de s'y accumuler. Ces jeux d'eaux et de lumière accompagneraient les défunts vers des jours meilleurs.
Le "Pont gaulois" de Kervon à Crozon (29), un pont de pierre qui enjambe incomplètement le Ruisseau de Kerloc'h. Le gué de Kervon a été doublé à la fin du XIXe siècle d'un pont dont les dalles, l'une à cupules, ont été prélevées au dolmen de Poulmic aujourd'hui disparu. Une celtitude, il ne s’agit nullement d'un pont gaulois, mais il mérite notre intérêt pour les pierres mégalithiques à cupules provenant du dolmen de Poulmic à Saint-Efflez.
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