En cette troisième année consécutive, nous allons achever mon pèlerinage en partant le 24 avril 2008 de Santo Domingo de la Calzada pour atteindre Saint-Jacques de Compostelle le 20 mai 2008. Mon rêve étant d'effectuer le périple-pèlerinage en une seule traite du Puy-en-Velay à Santiago, mais ceci est un autre défi et fera l'objet d'une pérégrination ultérieure, notamment quand je serai libéré de mes obligations professionnelles.
Cette fois, Jean-Paul et Henri sont mes compagnons de route. Nous sommes surpris par la fraîcheur des matinées en cette fin avril sur le Camino francès. Plusieurs fois, il faudra faire preuve d'imagination pour protéger les mains, avec des chaussettes en laine, par exemple.
Les anecdotes vont se succéder à un rythme incroyable. Quelques exemples: nous trouverons le monastère de San Juan de Ortega fermé pour cause de décès d'un moine. C'est un brave autochtone qui nous transportera au gîte suivant 4 km plus loin, albergue évidemment pleine à craquer et nous sommes heureux de dormir dans une mezzanine où il n'est pas possible de se tenir debout tant le plafond est bas et l'échelle d'accès particulièrment peu pratiquable. Mais un pèlerin est toujours fatigué et dort n'importe où, ou presque; ce n'est pas le confort son souci principal.
Nous avons rencontré des pèleins français de Royan et de Rennes formidables, Maurice, Eugène, des américaines étonnantes et sympathiques, Suzanne et Patricia, des espagnoles charmantes, des canadiens superbes, bref, beaucoup de belles personnes, respectueuses de l'esprit de Chemin de Compostelle.
Nous avons vécu une heure de grande tendresse animale quand nous avons joué avec un ânon de deux ou trois jours qui voulait nous suivre et quitter sa mère; un moment de pur bonheur! Il y a eu des étapes assez difficiles, sous la pluie, principalement en Galice, à l'approche du Saint but.
Nous avons vécu quelques soirées mémorables, particulièrement dans un jardin de curé, où nous nous sommes retrouvés en pays de connaissances par une fin d'aprèsmidi printanière à deviser, écrire des cartes postales et nous désaltérer à la cerveza, au gîte-presbytère de Sant Ibanez de Valdeiglesias, où le repas s'est achevé par des chants magnifiques menés de main de maître par Henri. La soirée s'est terminée par une messe expéditive dans une église remplie aux trois quarts alors que le village ne compte guère plus d'une cinquantaine d'habitants.
Quels excellents souvenirs de ces soirées à Itero de la Vega, à Leon, à Villalcazar de Sirga où nous avions dans notre chambrée le champion du monde des ronfleurs que nous avions surnommé Da Silva et qui peut s'ennorgueillir d'avoir fait dormir un jeune pèlerin sur le parvis de l'église de Vilalcazar de Sirga où la température au petit matin avoisinait zéro degré.
C'est à SAHAGUN que j'ai perdu ma CB, et à Puente Villarente, à l'albergue San Pelayo ou encore à Villar de Mazarife et à Calzadilla de los Hermanillos que nous avons vécu des soirées décontractées et chaleureuses, partagées avec les pèlerines et pèlerins de la "caravane élastique".
Nous avons su rompre avec l'habitude de marcher en respectant autant que possible le timing pour visiter pendant deux bonnes heures le musée de la cathédrale de ASTORGA; Quelle merveille!
Ce que je décris-là est très injuste car un grand nombre de villes, villages et autres curiosités visités tout au long de ce magnifique parcours ne sont pas cités et méritent pourtant la même attention. La mezeta aux paysages grandioses ou de canyons dignes des meilleurs Westerns nous a ravis. Le spectacle des cigognes nous a comblés.
Tout cela pour dire que nous avons passé sans doute un des plus jolis mois de notre vie, sur ce tronçon fabuleux du Pèlerinage de Santiago de Compostella.
Dans quelques jours, je vous conterai ce que nous réalisâmes en 2009.
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