Sous Gaston FEBUS, la chasse au Moyen-âge: la chasse est l'activité favorite des puissants. Si elle permet de fournir la table des nobles, elle est avant tout un sport chevaleresque et l'occasion pour l'homme de se mesurer à la force et à l'intelligence des animaux. C'est également un art de vivre qui met en jeu des valeurs morales et répond à des règles qui sont codifiées dans des traités.
La vènerie ou chasse à courre: la chasse à courre est une technique de chasse très ancienne et très répandue qui consiste à poursuivre l'animal sauvage avec une meute de chiens jusqu'à sa prise. Elle se distingue de la chasse à tir, car seuls les chiens chassent: ils débusquent l'animal grâce à leur odorat et le traquent. L'homme, à pied ou à cheval, guide et contrôle les chiens.
Le livre de la chasse de Gaston Fébus: depuis la fin du XIII° siècle, les décors et traités de chasse sont en vogue. Fébus s'engage à l'âge de 55 ans dans la rédaction d'un livre très personnel sur la chasse, qui rencontre un succès immédiat et demeure une référence en la matière. Son approche, claire et scientifique, démontre sa parfaite connaissance des moeurs des animaux, ainsi que son expérience incomparable de chasseur. Surtout, il développe une certaine éthique de la chasse et le respect des animaux chassés. Cette conception est nouvelle à cette époque et témoigne d'une évolution des mentalités.
Un chef d'oeuvre de l'art médiéval: commencé en 1387, l'ouvrage est terminé en 1389 et probablement enluminé par un atelier d'Avigon. Il est dédié au duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, et devient très vite un ouvrage de référence dans le domaine de cynégétique (art de la chasse). Si le manuscrit original semble perdu, il en existe quarante quatre copies manuscrites, dont la plus remarquable est conservée à la Bibliothèque Nationale de France. Ses enluminures, aux couleurs chatoyantes, sont d'une grande beauté et d'une infinie précision.
HENRI IV (1553-1610), dernier comte de FOIX: avant de devenir roi de France en 1589, Henri fut d'abord Comte de Foix et roi de Navarre par son ascendance maternelle, Jeanne d'Albret. Bien qu'il ne vécut jamais en comté de Foix, il y séjourna à de nombreuses reprises, notamment entre 1575 et 1584.
Le Roc de Foix: grotte de cheval (accès impossible) - époque magdelénienne 1500 av. J-C : Les nombreuses grottes du rocher servent d'abri dès la préhistoire. La première présence humaine connue date du Moustérien (50000 à 35000 ans avant notre ère). Eclats de silex et d'os, bois de renne, sagaies, perçoirs, aiguilles, dessin d'un cheval témoignenet d'une longue occupation. Ces grottes ont servi de cachettes pendant la deuxième guerre mondiale, et un habitat en partie troglodyte s'est perpétué jusqu'à une date récente.
FOIX: un monastère dédié à Saint Volusien, dont ne subsiste aujourd'hui que l'église abbatiale, existant déjà au milieu du IX° siècle. Il fut détruit durant les guerres de religion, au XVII° siècle. La préfecture occupe aujourd'hui la place des bâtiments conventuels disparus. Cette abbaye construite à la confluence de deux rivières, fut le coeur et le point de départ de l'agglomération de FOIX au haut Moyen-âge.
Volusien, la part de légende... "Il faut savoir comment le glorieux martyr Monseigneur Saint Volusien est venu en la ville de FOIX. Lequel glorieux saint est patron de l'église et de la ville de FOIX...
"Il fut le septième évêque de Tours,
En ce temps là, régnait un méchant roi hérétique qui s'appelait Alaric, roi des Goths et Ariens, dominant Toulouse et le pays, il poursuivait et tuait tous les chrétiens qu'il pouvait trouver...
"Il prit et détruisit la cité de Tours en Touraine et il emmena, pris et lié le glorieux archevêque saint Volusien jusqu'à Toulouse où toujours il pleuvait du sang...
Ceux qui s'enfuirent emmenèrent pris et lié le glorieux saint Volusien pour le faire passer en Espagne.
"Entre Pamiers et Varhiles, au lieu de couronne, ils le décapitèrent et en firent un martyr. Les lances de ceux qui l'avaient décapité se transformèrent en tiges de frênes tout verts qui n'ont pu mourir par la vertu divine ainsi que cela peut se voir encore aujourd'hui en ce même lieu.
"La nuit suivante par l'annonce d'un ange envoyé par Dieu, il fut annoncé à deux saintes religieuses qu'elles devaient aller à la ville de Foix, vers le peuple chrétien, pour qu'ils portent le corps du saint pour l'ensevelir dans l'église de Foix.
"Le corps du saint fut mis sur une charrette que tiraient deux boeufs et le portèrent miraculeusement à l'église de FOIX. Les rochers s'écartèrent; les roues de la charrette entrèrent dans la roche et les pieds des boeufs y laissèrent leur trace comme cela se voit encore, en aval de Foix dans le grand chemin, dans les roches du Pas de Las Latras; la rivière se mit à sec et servit de chemin. Il rendit la vue aux aveugles, rendit la santé aux contrefaits et aux possédés du démon et fit beaucoup d'autres miracles qui seraient trop longs à raconter...
ci dessous: la mise au tombeau: une oeuvre en terre cuite peinte. C'est une copie du 19° siècle de l'atelier toulousain Virebent. Diverses copies, lui ressemblent, l'original du 16° siècle en pierre polychrome provenant du château de Biron (Dordogne) est exposé au Metropolitan Museum de New York. Marie est entourée de Saint Jean portant la couronne d'épines, Marie-Madeleine avec ses longs cheveux et le coffret de parfum, Nicodème à droite et Joseph d'Arimathie à gauche soutenant le linceul qui enveloppe le Christ.
L'actuelle église Saint-Volusien n'apparaît dans les textes qu'au 9° siècle. En 870, il est question d'un monastère en l'honneur de saint Volusien, édifié sur ce lieu. Il sera bien protégé, étant limité par deux rivières, l'Ariège à l'est, l'Arget son affluent, au nord. Au sud, se construit l'église-abbatiale.
Avant de partir à la 1° croisade, le comte de Foix Roger II fait le voeu de construire une nouvelle église en l'honneur de saint Volusien. De style roman, elle sera inaugurée en 1111. L'abbaye devient le lieu privilégié de la vie politique et religieuse de Foix. Au 16° siècle, pendant les guerres de religion, l'église est saccagée et pillée.
Détruite en 1580, reconstruite de 1609 à 1670, c'est une église gothique de style méridional conservant encore un portail roman.
Qui est saint VOLUSIEN?
Volusianus nous ramène à la fin du 5° siècle. L'empire romain vient de disparaître. L'évêque Volusien administre la ville de Tours qui est à la frontière de deux royaumes: au nord, celui des Francs dont le chef Clovis sera le premier roi baptisé dans la religion catholique, et celui des Wisigoths au sud dont Toulouse est la capitale.
En 495, Volusien victime de la répression des Wisigoths est arrêté et assigné en résidence dans la vallée de l'Ariège. Il y meurt peu après, sans avoir retrouvé la liberté, de mort naturelle, sans doute. Mais par la suite, on le présente comme martyr... Sa légende riche en miracles rehaussera la célébrité des comtes de FOIX, les protégés du saint.