56 ha, 2800 m. de long, de 25 à 800 m. de large, avec un point culminent à 9 m. et une altitude moyenne de 1,5 m, la longueur de ses digues atteint les 2473 m.
Les Sénans et les Sénanes, termes utilisés par les continentaux, car les originaires de l'île se nomment eux-mêmes les "îliens" étaient 330 hab. en 1720, puis 654 hab. en 1867, 1328 hab. en 1936 et 223 hab. dont une centaine résidents permanents même en hiver en 2008. Sur les 352 logements, 62% sont secondaires.
Rentrée scolaire 2011: à l'Ecole primaire = 6 élèves (une institutrice et une aide maternelle) et au Collège des Iles du Ponant = 5 élèves à Sein (une assistante d'éducation et des professeurs itinérants + visioconférence avec une autre île du Ponant).
La pêche était vitale jusqu'en 1950 où la baisse importante des captures sur les lieux de pêche habituels obligea les Sénans à draguer la coquille Saint-Jacques en rade de Brest. La saison de pêche dure six mois, aussi les familles suivent et s'installent dans les ports de la rade. Certaines s'y fixeront.
Après l'hiver si rigoureux 62-63 où le stock de coquilles Saint-Jacques fut éradiqué, les îliens vont en baie de Saint-Brieuc et les familles se logent à Saint-Quay-Portrieux et Binic.
En 1972, les cours de la coquille briochine s'effondrent , alors la flottille sénane pousse jusqu'en baie de Seine. Les familles s'installent à Port-en-Bessin.
Aujourd'hui, il ne reste plus que 2 pêcheurs à l'année et 3 à la saison.
Le tourisme est devenu le moteur de l'activité économique.
Le développement de la production d'huîtres en 2009 laisse entrevoir une diversification bienfaitrice pour l'avenir de l'île.
La production d'eau douce est réalisée uniquement par désalinisation de l'eau de mer (aucune nappe phréatique sur l'île). Une île naturellement précurseur du développement durable et des économies.
L'église Saint Guénolé: celle-ci fut construite de mars 1901 à juillet 1902.
La commune poursuit la réhabilitation des murets de "pierres sèches", patrimoine du paysage îlien.
Autrefois, du temps où l'île devait vivre en autarcie, ces murets délimitaient les petits champs et protégeaient des vents et des embruns les maigres cultures que les îliens pratiquaient pour assurer le quotidien avec le poisson qui ne partait pas à la vente.
Le cimetière des Cholériques: la dernière épidémie de choléra toucha l'île de Sein le 4 décembre 1885. Sur les quelques 800 habitants de l'époque, 78 furent atteints et 24 succombèrent à la maladie.
Le docteur Gouzien parvint à convaincre les îliens d'inhumer les victimes dans un lieu éloigné du centre du bourg où se situait le cimetière, accolé à l'ancienne église (sur l'emplacement actuel de la mairie).
Depuis, à ce qu'on dit, les Sénanes adoptèrent définitivement l'habt de deuil, portant la célèbre coiffe noire, la "jibilinnen".
Les Français Libres de l'île de Sein: petite île de 56 hectares située au large de la Bretagne, en face de la pointe du Raz, l'île compte un millier d'habitants à la veille de la Seconde Guerre mondiale.
Outre le nom des victimes militaires de la Grande Guerre, le monument aux morts porte les noms des soldats morts durant la Seconde Guerre mondiale et notamment les Français Libres. A noter, sur une des faces, l'indication de "trois victimes civiles d'un sous-marin boche".
128 Sénans répondront à l'Apel du 18 juin 1940 et gagneront l'Angleterre sur leurs bateaux de pêche formant ainsi le premier contingent de la France Libre. Lorsque le 5 juillet 1940, le général de Gaulle passera en revue les volontaireset les interrogera sur leur origine, 144 d'entre eux répondront "de l'île de Sein, mon Général", ce qui lui fera dire: "Cette île de Sein, c'est donc la moitié de la France!"
Le monument des Français Libres porte la phrase: "Le soldat qui ne se reconnaît pas vaincu a toujours raison", surmonté de la devise bretonne: "Kentoc'h Hervel" qui signifie "Plutôt mourir".
Ce mémorial de granite sculpté par M. Quivillic fut inauguré par le général de Gaulle lors de seconde visite officielle à Sein, le 7 septembre 1960.
Près de l'hôtel-restaurant Ar Men, ultime bâtisse en quittant le bourg, est déposée l'hélice du vapeur "Hélène", échoué en décembre 1929. Une des pâles témoigne de la violence du choc.
La salle du restaurant Ar Men est décorée de toiles du célèbre artiste Fanch Moal.
Le Phare de l'île de SEIN: hauteur: 51 m. (53 m. au dessus de la mer), nombre d'éclats: 4, espacés de 25 secondes, portée: 27,5 milles (51 km).
Le premier phare mis en service en 1839 a été dynamité par les Allemands le 4 août 1944.
Jusqu'au 11 juin 1945, aucun feu n'éclaira la chaussée de Sein, à cette date fut installé un pylône métallique.
La construction du phare actuel (Phare de Goulenez), en béton pour la tour et en granite de Huelgoat pour la façade débuta en 1950 et c'est en 1951 que son feu se ralluma.
La chapelle Saint-Corentin: reconstruite au XVIIème siècle sur les fondations d'un ancien ermitage, elle se dégrada à nouveau. C'est en 1970 qu'elle fut rebaptie.
Anecdote: la statue de Saint Corentin, évêque de Cornouaille avait une crosse à la main. Lorsque les marins voulaient que le vent changeât, ils tournaient le bâton pastoral vers le point cardinal souhaité.
Il arrivait que le ciel n'entendait pas les prières et le pauvre Corentin en subissait les conséquences: il était vilainement fouetté, bouté sans ménagement hors de chez lui, bafoué, couvert de goémon.
Corne de brume blanche du Guéveur: 20 mètres au-dessus de la mer, dynamitée par les Allemands en 1944 et reconstruite en 1947, cette corne de brume n'est plus utilisée aujourd'hui dans sa fonction.
Le phare de l'île de Sein rend hommage à Charles Beautemps-Beauprè, né le 6 août 1766 à La Neuville-au-Pont (Marne). Il est élève au Dépôt des cartes et plans de la Marine en 1783 où il collabore à la préparation des cartes que Lapérouse emporta dans son fameux voyage.
En 1791, il part pour une campagne de 5 ans à bord de "La Recherche" avec l'amiral d'Entrecasteaux, il mettra au point des procédés de lever sous voile des cartes. Napoléon le charge dès 1799 à la reconnaissance hydrographique de la côte de Dunkerque puis de divers autres travaux.
En 1816, Beautemps Beaupré commence la réfectyion complète de l'hydrographie des côtes de France, opération de 23 ans. Prêchant l'exemple lors des travaux, formant ses ingénieurs, Beatemps Beaupré a bien mérité le titre de "Père de l'hydrographie". Il disparaît en 1854 à l'âge de 88 ans.