Le goulet de Brest est un bras de mer qui relie la rade de Brest à l'océan Atlantique.
Long de 3 000 m et large de seulement 1 500 m, il est situé entre la pointe du Petit Minou et le pointe du Portzic au nord, et l'îlot des Capucins et la pointe des Espagnols au sud.
À chaque renversement de marée, l'océan remplit et vide la rade de Brest en torrents pouvant atteindre 4 à 5 nœuds. Ainsi l'escale naturelle pour les voiliers est l'anse de Camaret-sur-Mer, afin d'attendre un courant favorable pour y accéder. C'est également dans l'anse de Camaret que se prépositionne le remorqueur Abeille Bourbon basé à Brest les jours de tempête pour pouvoir porter secours plus rapidement aux navires en détresse en mer d’Iroise ou dans le rail d’Ouessant.
Le goulet de Brest est le seul accès maritime à la rade de Brest qui offre un abri naturel idéal pour une flotte de guerre (à l'instar de celles de Lorient, Toulon, ou Cherbourg). C'est donc à cet endroit et afin de protéger la ville de Brest, son port et sa flotte militaire, que de nombreuses installations militaires ont été concentrées.
Le fort de Toulbroc’h : Les vestiges de guerre appelés fort de Toulbroc'h constituent une partie de l'ensemble de défense du goulet de Brest (France). Ils se trouvent sur la commune de Locmaria-Plouzané, accessibles par le sentier côtier GR 34 à la pointe du Grand Minou. Les premières constructions et batteries datent de 1884.
Le 2 septembre 1944, le 5th Rangers américain tente de conquérir Toulbroc'h. Il faut exactement six minutes aux 60 rangers pour venir à bout des 5 officiers et 237 hommes de troupes allemands, qui sont fait prisonniers.
Locmaria-Plouzane : À Déolen la maison des câbles transatlantiques : Le premier câble transatlantique Brest - Saint-Pierre-et-Miquelon - Cap Cod (États-Unis), part du Minou mais la plupart des câbles suivants partiront, dès 1879, d'une cabane provisoire, à Déolen. Une station sera construite en 1921, où sera transférée la totalité de l'exploitation, dès 1933, jusqu'aux années 60, époque de la fermeture du site. Après avoir hébergé les colonies de vacances des PTT, les bâtiments sont aujourd'hui des propriétés privées.
Le premier câble télégraphique transatlantique français est parti de Déolen en 1879 avec un relais à Saint Pierre-et-Miquelon puis la mise en place d'une extension vers le Canada (Cap Breton, Nouvelle Écosse) et les Etats-Unis (Cap Cod, Massachusetts).
Il a cessé de fonctionner en 1929 à la suite d'un séisme dans la région de Terre-neuve. En 1898, un deuxième câble, « Le Direct », long de 6 000 km (un record à l'époque), a été mis en place vers Cap Cod avec des extensions vers les Antilles. Hors d'usage pendant l'occupation allemande, il a été rétabli en 1952 et a fonctionné jusqu'en 1959. Un troisième câble (dommage de guerre en 1919) est venu doubler la ligne. Ce câble d'origine allemande passait par les Açores et atterrissait près de New York. Il a cessé de fonctionner en 1961.
Le développement des câbles sous-marins téléphoniques coaxiaux a rendu les câbles télégraphiques obsolètes. La station a fermé en 1962 et a été transformée en centre aéré pendant quelques années.
La batterie de Toul-Logot (commune de Plougonvelin). « Le trou de souris », tel est le nom de ce lieu en breton. Vauban le choisit dans les années 1690 pour y établir une batterie de défense de côte. La batterie provisoire édifiée par Vauban est reconstruite au XVIIIe siècle pour devenir permanente. Elle est vendue en 1857 et devient une ferme jusqu’en 1915.
Toul Logot défendait la rade contre l'ennemi, les Anglais notamment, au XVIIe siècle. « Les archives évoquent le mouillage d'une flotte anglaise devant Bertheaume, en 1694, avant une tentative sanglante de débarquement sur la plage de Treaz-ruz à Camaret »
Du XVIIe au XIXe siècle, la batterie de Toul-Logot défend l’anse de Bertheaume indispensable au fonctionnement du port de Brest. Au temps de la marine à voile, les navires doivent bénéficier de vents favorables pour du nord-est ou du sud-ouest pour sortir ou entrer dans la rade de Brest (à l’est). Dans l’attente de ces conditions, qui peut durer plusieurs semaines, les navires restent à l’ancre dans les anses de Camaret (au sud) et de Bertheaume (au nord). Ces deux sites sont essentiels pour le fonctionnement du port de Brest. Pour Vauban, ils en sont le « vestibule ». En contrôlant ces lieux, un ennemi empêcherait le départ ou l’arrivée des navires français.
La batterie est armée de quatre canons en fonte de 18 livres sur des affûts du même type que ceux qui équipent les navires. Chaque canon tire de façon efficace jusqu’à 1700 mètres. Les projectiles sont des boulets de fonte de 18 livres (9 kg), ou des « grappes de raisin » constitués de petits boulets qui se dispersent lors du tir. 8 hommes sont nécessaires pour la manœuvre d’un canon.
photos prises au cours de la randonnée le 13 novembre 2013