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19 décembre 2013 4 19 /12 /décembre /2013 00:50

PLOUGONVEN

Commune de Plougonven. L’enclos paroissial.

L’église fut construite de 1507 à 1523 sur des plans de l’architecte Philippe Beaumanoir à qui l’on doit le clocher-mur et l’abside à noues. L’ossuaire ou reliquaire est une construction à pignons hérissés de crossettes, à la façade trouée d’une série d’arcatures gothiques, tréflées. Le calvaire (1554) : de forme octogonale, il mesure 4 m de haut. Un double rang de corniches sert de support à des groupes de statues de Kersanton figurant les scènes de la vie et de la passion du Christ.

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Cet édifice gothique se place au 1er rang des grandes œuvres architecturales de notre région, a été classé Monument historique le 19 décembre 1913. Malheureusement il fut très endommagé par un incendie survenu le 1er mai 1930.

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La chapelle Christ rebâtie en 1746 contraste par sa sobriété, avec la riche décoration de l’église.

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En 1554, c’est à Plougonven que s’ouvre la série des grands calvaires d’enclos finistériens : sur les deux niveaux d’un massif octogonal, l’histoire se déroule de l’Annonciation à la Résurrection, sans oublier – Trégor oblige – saint Yves entre le riche et le pauvre. Après avoir laissé leur signature sur le nœud de la croix, les « ymageurs » Bastien et Henry Prigent partent pour Pleyben où ils réalisent les pièces les plus anciennes du calvaire actuel. D’autres maîtres prendront le relais, à Guimiliau, Plougaste-Daoulas, Saint-Thégonnec… et ailleurs.

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Le calvaire de Plougonven souligne ainsi la fécondité du XVIe siècle trégorois. Ici, la prospérité est précoce car moins dépendante du lin (que l’on cultive mais que l’on ne transforme guère). Au cœur d’un enclos qui compte aussi un ossuaire et une chapelle dédiée au Christ, l’église Saint-Yves (1507-1523) frappe par la qualité de sa conception et de son décor gothique (clocher, chevet, porche avec chambre des archives à l’étage). 

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Elle porte la signature de Philippe Beaumanoir, l’un de ces sculpteurs-architectes très créatifs qui firent le succès des ateliers morlaisiens. À la même époque, Plougonven est aussi la patrie de Jehan Lagadeuc, auteur du Catholicon (l’universel), premier dictionnaire trilingue (breton, français, latin) édité en 1499 ; ainsi que de Jehan Larcher l’Ancien, auteur d’un mystère de 3 602 vers, le Mirouer de la mort (1519) dont un extrait peur se lire sur l’ossuaire de La Martyre.

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Il y avait bien là de quoi fasciner un autre enfant du pays, Yann Larc’hantec (1829-1913), qui se fit au XIXe siècle le successeur des Prigent et de Doré. À Plougonven, il sculpta les autels de l’église et érigea derrière le chevet le monument de l’abbé Le Teurnier, célèbre pour son éloquence dans l’explication des tableaux de mission. Mais surtout, Larc’hantec restaura le calvaire dans sa beauté primitive, les couleurs en moins : les croix sont de lui, comme la tête du diable (1897).

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Qu’est-ce qu’un enclos paroissial ?

L’enclos paroissial désigne l’espace, cerné par un mur, renfermant l’église et différentes annexes :

  • Le cimetière (aujourd’hui souvent dépourvu de tombes) ;
  • L’entrée monumentale donnant accès à l’enclos ;
  • Le calvaire ;
  • L’ossuaire destiné à l’origine à recevoir les ossements provenant de l’église ;
  • Le porche et la sacristie annexés à l’église.

La notion d’enclos paroissial a été forgée dans notre région. Non que nous en ayons le monopole : que l’église soit entourée d’un cimetière clos est un principe général à la fin du Moyen-Âge. Mais ici, l’église et ses annexes ont bien une monumentalité exceptionnelle. Parce que nos enclos ont bénéficié de la prospérité économique de l’Âge d’or breton (XVe-XVIIe S.), particulièrement là où l’on fabriquait les toiles de lin. Parce qu’ils ont bénéficié aussi d’un contexte intensément religieux : un catholicisme romain unanime, cherchant à impressionner, à éduquer, à séduire ; un catholicisme breton aussi très attaché à son clocher, à ses saints et à) ses morts. (On récence 23 enclos paroissiaux en Bretagne.)

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Saint Yves, patron de cette église – 1253-1303. (Erwan en breton, fêté le 19 mai). Ecclésiastique, ayant été longtemps juge à l’évêché de Tréguier, il fut choisi comme patron de la basoche (ensemble des gens de loi : notaires, avoués, avocats…) étant remarquable par sa charité envers les pauvres.

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Sainte Marguerite – martyre Ϯ 275. Chassée de chez elle pour être devenue chrétienne Marguerite fut remarquée par le gouverneur d’Antioche qui décida de lui trancher la tête car elle n’avait pas répondu à ses avances. Alors, selon la légende, Marguerite fut attaquée par le diable déguisé en dragon qui l’avala toute crue. Mais avec une petite croix qu’elle portait toujours, elle lui ouvrit le ventre, en sortit et l’étrangla. Elle eut cependant la liste tranchée. (Sainte Marguerite fut une des voix qui parlèrent à Jeanne d’Arc).

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Sainte Anne : Sainte Anne portant sur son bras gauche la Sainte Vierge couronnée qui tient sur ses genoux l’Enfant Jésus auquel elle enseigne à lire dans un livre ouvert. Les « Sainte Anne triples » sont rares et curieuses ; on en connaît à peine une trentaine dans le diocèse. Cette statue provient de la Chapelle Christ.

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Sainte Barbe – (vierge et martyre) -  Ϯ 250, fêtée le 4 décembre. Sainte Barbe subit le martyre pour le Christ. Les artilleurs, les mineurs, mais aussi les pompiers la considèrent comme leur patronne.

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Saint  Isidore – évêque, confesseur, docteur de l’église, Ϯ 636, fêté le 4 avril. Saint Isidore, frère de Saint Léandre, lui succéda comme archevêque de Séville. Considéré comme l’homme le plus savant de son siècle, il fut proclamé au synode de Tolède « Docteur excellent de l’Espagne ». Il lutta contre les hérétiques, composa des œuvres considérables sur la grammaire, l’histoire, la théologie, l’ascétisme et réforma l’Église catholique en Espagne. Le pape Jean-Paul II pense le nommer patron des informaticiens.

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Piéta. Représentation de Marie recevant au pied de la croix le corps de son fils. XIIIe  station.

Ici la Passion prend fin et la Compassion continue.

Le Christ n’est plus sur la croix il est avec Marie qui l’a reçu :

Comme elle l’accepta promis, elle le reçoit consommé.

Le Christ a souffert aux yeux de tous, de nouveau, au sein de sa mère, est caché.

L’église entre ses bras prend charge de son bien-aimé.

Ce qui est de Dieu et ce qui est de la Mère, et ce que l’homme a fait,

Tout cela sous son manteau est avec elle à jamais.

Elle l’a pris, elle voit, elle touche, elle prie, elle pleure, elle admire ;

Elle est le suaire et l’onguent, elle est la sépulture et la myrrhe.

Elle est le prêtre et l’autel et le vase et le cénacle.

Ici finit la Croix et commence le Tabernacle.      Paul Claudel « Le chemin de la Croix ».

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La Piéta.  Parce que Jésus a dit à Jean, au pied de la Croix, en désignant sa mère : « voici ta mère », les chrétiens de tous âges ont aimé contempler Marie pendant la Passion. Au XIIIe siècle, en Allemagne, se répandit une dévotion à Marie tenant le cadavre de son fils dans ses bras en pleurant. C’est la représentation de cette scène qui constitue la « Piéta ». La plus célèbre est le groupe sculpté par Michel-Ange qui se trouve à Saint Pierre de Rome.

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Saint HerbotVIIIe siècle – protecteur des animaux. Saint Herbot était le fils de riches seigneurs de Grande-Bretagne. Il vient tôt en Armorique. Il choisit de rester au milieu des bois pour mieux faire connaissance de Dieu en étant loin des gens. Les animaux le respectaient et les païens instruits par lui recevaient le baptême. C’est le saint le plus réputé parmi les saints bretons.

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Sur la chaire, sont sculptés les 4 évangélistes et Saint Pierre (de gauche à droite).

Saint Matthieu : ce collecteur d’impôts pour le compte de l’occupant romain, fut appelé par Jésus au nom des Douze. Son symbole : un ange ou un homme est dû au fait que l’évangile de Matthieu retrace la généalogie de Jésus.

Saint Luc :mandarin à Antioche, il se convertit et devient le disciple de Paul, qu’il accompagna dans son voyage missionnaire. Son symbole : le taureau, animal qui servait aux sacrifices au temple. C’est au temple que Luc fait commencer son évangile.

Saint Jean : le « disciple que Jésus aimait », sans doute l’évangéliste le plus profond. Son symbole : l’aigle, seul capable de fixer le soleil, l’aigle symbolise la contemplation.

Saint Pierre : le pêcheur qui quitta tout pour suivre Jésus. Représenté avec le coq qui rappelle son reniement, au moment de la Passion et les clés qui symbolisent la mission à lui confiée de lier et de délier en sa qualité de chef des apôtres.

Saint Marc : compagnon de Paul, lors du premier voyage de ce dernier, il aurait été le confident de l’apôtre Pierre à Rome. Son symbole : le lion car son évangile commence par l’évocation de Jean-Baptiste au désert. Selon la croyance de l’époque, ce lieu était peuplé de bêtes sauvages.

Saint Loup : 13e évêque de Soissons. Saint Loup fut nommé évêque de Soissons par l’archevêque de Reims, Saint Rémi. Il s’appliqua à gouverner son église avec une grande prudence. Les pauvres n’eurent qu’à se louer de sa charité étant par lui secourus dans tous leurs besoins. Parvenu à une extrême vieillesse, après avoir occupé le siège de Soissons une quarantaine d’années, il mourut plein de mérite vers l’an 540.

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Invitation aux passants : cette église où nous entrons nous accueille comme une mère ses enfants. Des milliers de gens depuis cinq siècles sont venus là pour y chercher le silence, y vivre leurs joies, leurs peines, leurs engagements, leurs désarrois, trouver la paix, un réconfort : les voûtes bruissent encore de toutes ces prières vivantes, en sont comme imprégnées. L’église fait alterner l’ombre et la lumière, cela favorise l’intériorisation, la paix. Peu à peu, cette paix nous enveloppe comme un manteau de tendresse. Ne craignons rien. Laissons-nous faire ; nous allons recevoir un cadeau à nous seuls destinés, à contre-courant des agitations de ce monde… Ouvrons grands les yeux et le cœur pour le découvrir puis l’accueillir : est-ce une rencontre, le reflet multicolore des vitraux sur la pierre, la qualité d’un certain silence, une parole, une douceur paisible, la beauté ‘un pilier ? quelles que soient nos convictions prenons le temps de nous asseoir. Respirons pleinement. C’est le lieu de la paix même. N’ayons pas peur. Détendons-nous, nous en sortirons pacifiés. « La vie est là ».

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Saint François d’Assise. Confesseur, Ϯ 1226. Saint François qui fut pendant sa jeunesse plein de vie et de vanité, renonça à tous ses biens, se fit mendiant et devint le saint chevaleresque, le jongleur, le troubadour du bon Dieu. Il réunit des disciples qu’il astreignit à la pauvreté absolue, fonda les trois ordres franciscains : les Frères mineurs, les Clarisses et le Tiers Ordre. Il reçut dans son corps les stigmates de la Passion du Christ.

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Plouigneau est une commune du département du Finistère, de Morlaix (Finistère).

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Les habitants de la commune s'appellent les Ignaciens, Ignaciennes.

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Plouigneau doit son nom à Saint Ignace, se dit en breton Sant Igneau d'où Ploué-Igneau, Moine de Cornouaille Britannique du nom de Quiniau qui traversa la Manche au VIe siècle pour s’établir sur nos côtes.

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Le blason : La croix celtique rappelle l'évangélisation de la région par les moines venus d'outre-Manche. La couleur verte évoque la terre celte d'Irlande.

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une gare de campagne entre Saint-Brieuc et Brest.

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On a attendu le train en vain, alors nous avons repris le chemin pour rejoindre la voiture positionnée à Plougonvin, à 9 km de là. Nous arriverons à la voiture vers 19h15, ce qui veut dire que nous avons marché plus d'une heure de nuit.

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Cette randonnée s'est déroulée le 11/12/13, journée particulière.

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