Ballades en vallée de l’Aulne; Le canal de Nantes à Brest.
Le projet de liaison entre Nantes et Brest par la voie d’eau intérieure naît dès l’Ancien Régime pour des raisons économiques portées par le siècle des lumières. « L’eau coulant dans le canal, portera dans tous les esprits, comme le sang dans les veines, le baume de la vie, l’aiguillon stimulant de l’industrie. Tout va changer par la navigation. » (Mémoire de M. de Brie, 1784).
Mais le véritable coup d’envoi de ce gigantesque chantier ne fut donné qu’en 1806, à Port Launay, répondant à des motivations stratégiques. Les difficultés de circulation dues au mauvais état des routes et des chemins rendaient les transports longs, difficiles et coûteux. Les besoins de ravitaillement de Brest et de la flotte aux prises avec le blocus anglais lors des guerres napoléoniennes, décidèrent donc du lancement de l’entreprise. Il fallait bien acheminer les vivres, bois et combustibles qui permettraient de débarquer outre-Manche !
La partie finistérienne du canal se réalisa en plusieurs phases successives ou concomitantes.
La pose de la première pierre de l’écluse de Port Launay, le 7 septembre 1811 permit au sous-préfet de Châteaulin de témoigner tout son enthousiasme « Cette cérémonie laissera longtemps dans les cœurs des impressions d’autant plus douces que son objet promet au commerce et à l’industrie de cette contrée les avantages les plus précieux et qu'il et un nouveau mouvement à la gloire du grand Napoléon. ». Arrêtés en 1814, repris doucement en 1818, les travaux permettront l’ouverture de l’écluse de Port Launay en 1826.
La Chapelle Saint-Sauveur (Saint-Hernin)
Cette chapelle placée sous le vocable de Saint Sauveur, est le dernier vestige remarquable d’un couvent de Carmes déchaussés fondé en 1644 par Toussaint de Perrien, seigneur de Brefillac et de Kergoat.
Dès 1658, les religieux s’installent à Carhaix mais continuent de desservir la chapelle : chaque dimanche ils y célèbrent une messe à l’intention des fondateurs et y font le catéchisme.
Contrairement aux Augustins, ordre connu pour sa richesse également présent à Carhaix, les Carmes ont fait vœu de pauvreté : en signe d’austérité, ils ne portent pas de chaussures, d’où leur nom. Bien que peu nombreux – cinq en 1687 – les moines consacrent leur temps à la prière et à l’éducation religieuse des enfants de la ville, mais aussi aux pauvres : leur chapelle leur est toujours ouverte. Refusant d’abandonner la vie monastique, les moines sont expulsés en 1790.
Le Calvaire de Kerbreudeur.
Le calvaire de kerbreudeur compte parmi les plus anciens de Bretagne. Il a été édifié au XVe siècle, sans doute entre 1450 et 1475.
Il présente une forme assez originale, notamment l’importante niche qui supporte les trois croix, celle du Christ et celles des deux larrons. Cette niche, appelée aussi mace, est ornée de bas-reliefs évoquant plusieurs étapes de la vie du Christ. La Nativité avec la Vierge couchée, la poitrine découverte et l’enfant plus grand qu’un nouveau-né allongé en travers sur le lit, n’est pas sans rappeler le calvaire de Tronoën, à Saint-Jean de Trolimon. Cette ressemblance se retrouve également dans la représentation du baptême du Christ.
Beaucoup plus rare sur les calvaires, la représentation d’Adam et Eve chassés du Paradis est peut-être à mettre en relation avec la présence d’un couvent d’Augustins à Carhaix depuis la fin du XIVe siècle. Le seigneur de Coat Queveran, l’un des premiers donateurs du couvent, a en effet concédé aux moines au cours du XVe siècle l’usufruit de plusieurs fermes de Saint-Hernin.
Eglise de Saint-Hernin et son enclos.
Construit au XVIIe siècle sur un édifice du XVIe siècle selon le modèle des autres églises du Poher, cet édifice est placé sous le patronage de saint Hernin, représenté en moine au-dessus du porche.
Selon sa VIe Ancienne, le saint, venu de Grande-Bretagne, se serait installé à Locarn. La légende raconte pourtant que le seigneur de Kergoat lui aurait fait don de terres, autant qu’il pourrait enclore en un jour, et le saint aurait alors élu domicile à Saint-Hernin.
Dans l’enclos, l’ossuaire qui se trouvait à l’origine à l’ouest de l’église a été déplacé et restauré en 1965. Les ossuaires étaient destinés à recevoir les ossements des défunts quand il n’y avait plus assez de place dans le cimetière ou dans l’église. Leur construction est encouragée, aux XVIe-XVIIe siècles, par l’église qui entend faire respecter les lieux de culte en y interdisant les sépultures. Leur généralisation coïncide avec le durcissement du discours de l’église sur la mort.
Sur les 45 000 églises paroissiales dénombrées en France, 400 sont menacées en raison de leur vétusté. Si certaines ont été sauvées, d’autres pourraient bien disparaître du paysage. Elles appartiennent à de toutes petites communes qui estiment ne plus avoir les moyens de les entretenir.
SAINT-HERNIN
Saint-Hernin est situé sur le versant nord de la chaîne des Montagnes Noires à la limite des départements du Morbihan et des Côtes-d'Armor. Sa limite nord est constituée par le Canal de Nantes à Brest qui utilise à cet endroit le lit de l’Hyères. Sa limite est est constituée par l’ancienne ligne de chemin de fer Carhaix - Rosporden. Sa limite sud par la crête nord des Montagnes Noires qui culmine à 308 m au lieu-dit « Ti Coz » (maison ancienne en breton). Les communes limitrophes de Saint-Hernin sont Gourin au sud, Motreff à l’est, Carhaix-Plouguer et Cleden-Poher au nord et Spezet à l’ouest. Les hauteurs de la commune sont boisées de sapins.