9 – le Fort la Reine : le bastion dénommé Fort la Reine était à l’origine une batterie d’artillerie dénommée Bastion du Cheval-Blanc, bâtie sur ordre de Vauban en 1694 après le premier bombardement anglo-hollandais contre la ville. Cet ouvrage fut surélevé à son niveau actuel à l’occasion des travaux du quatrième accroissement de la ville (1737-1744) qui donna la courtine qui le relie au château avec la porte Saint-Thomas. Il prit alors sa dénomination actuelle.
Le bastion fait face au Fort National construit à partir de 1689 sur le rocher de l’Islet, qui est le plus proche de la ville. Au large se trouve le fort de la Conchée commencé en 1692 pour défendre la passe d’entré de la Fosse aux Normands. Ce dernier est considéré comme le chef-d’œuvre des forts maritimes de Vauban. Vers le sud-ouest, s’élève l’îlot du Grand Bé. La tombe de François-René de Chateaubriand (Saint-Malo, 1768 – Paris, 1848) se distingue à son extrémité nord-est. Du côté de la ville, les bâtiments de l’Ecole Nationale de la Marien Marchande, sont situés sur l’emplacement d’un premier château, dénommé « Le château Gaillard ».
Ce dernier fut bâti lors de la première annexion de la ville de Saint-Malo par le roi de France Charles VI (1395-1415). Cet ouvrage fut démantelé vers la fin du 16e siècle après l’achèvement du nouveau château. En 1616, un couvent des Bénédictines (Notre-Dame de la Victoire) s’établit à cet endroit. Quelques arcades de l’ancien cloître sont encore visibles, ainsi que la flèche du clocher de l’ancienne église reconstruite en 1959.
10 - La tour Bidouane. Bâtie à l’angle nord-ouest de l’enceinte et sur une pointe du rocher qui porte presque toute la ville de Saint-Malo intra-muros, la tour Bidouane remonte dans son état actuel au 15e siècle. Elle a un plan en fer à cheval très caractéristique des tours d’artillerie de cette époque. Elle présente encore dans sa partie inférieure des embrasures qui furent bouchées lorsque la tour fut transformée en magasin à poudre de 1691 à 1889. C’est contre cette tour que les Anglo-hollandais voulurent diriger en 1693 une « machine infernale », un vaisseau rempli d’explosifs pour détruire les remparts de Saint-Malo. Finalement celui-ci échoua sur des rochers situés un peu plus au nord-est, entre la ville et le fort national.
L’ouvrage fortifié qui se trouve à l’arrière de la tour, du côté de la ville, est dénommé Cavalier des Champs-Vauverts. Sa tourelle d’angle construite en encorbellement porte la date de 1652. La statue du célèbre Robert Surcouf (Saint-Malo, 1773-1827) se voit sur la plateforme de l’ancien bastion. Entre les remparts de cet ouvrage se trouvait le parc d’artillerie. Les contreforts placés contre les murs servaient à empiler les boulets de canon dans les espaces délimités par ces derniers.
11 – les remparts : L’enceinte urbaine actuelle de Saint-Malo a été construite en deux étapes : l’enceinte primitive construite du XIIe au XVIIe siècle renfermait une surface de 16 hectares. Cette surface fut agrandie jusqu’à 24 hectares au cours des travaux des « accroissements » de 1709 à 1742. Le premier accroissement, projeté par Vauban dès 1689, permit d’ouvrir en 1709 la porte Saint-Vincent et de gagner sur la mer tout un nouveau quartier, en reliant cette dernière à la Grande Porte par un nouveau mur d’enceinte, percé de vingt-deux embrasures et abritant trente-deux magasins surmontés de logements voûtés, « à l’épreuve des bombes ». L’évêque et le chapitre de Saint-Malo qui étaient co-seigneurs de la ville « firent don de l’emplacement pour la sécurité et l’avantage de leurs concitoyens » ?
Les négociants enrichis par les importations d’argent du Pérou achetèrent les emplacements de l’accroissement et y bâtirent d’imposantes demeures. En 1890, une seconde porte identique fut ajoutée au sud de la première. La porte de 1709 (Porte Saint-Vincent) est surmontée des armoiries sculptées de la Bretagne avec la devise « Potius mori quam feodari » : « Plutôt la mort que la souillure » et celle de 1890, des armes de la ville avec la devise « Semper fidelis », toujours fidèle.
12 – Liaisons maritimes à partir de St-Malo : a) St Peter Port (Guernsey) ; b) St Héelier (Jersey) ; c) Porsmouth ; d) Plymouth (Cornwall). Les compagnies qui désservent St-Malo : Britany Ferries et CondorFerries.
13 – SURCOUF. Robert Charles Surcouf (12 décembre 1773 à Saint-Malo - 8 juillet 1827 à Saint-Servan) est un corsaire français. Marin intrépide, il harcèlera sans répit les marines marchandes et militaires britanniques, non seulement sur les mers de l'Europe, mais aussi sur celles de l'Inde.
Ses multiples exploits dans ce domaine lui vaudront à la fois la gloire - il sera nommé membre de la Légion d'honneur le 26 prairial an XII (14 juin 1804) - mais aussi la fortune. Devenu armateur, il ne cessera d'accroître cette dernière. S'étant embarqué dès l'âge de 13 ans entre désir d'aventures et besoin d'argent, Robert Surcouf pourra se flatter, à la fin de sa vie, d'être un des plus puissants et riches armateurs de Saint Malo doublé d'un prospère propriétaire terrien de 800 hectares.