L’aménagement de la Loire : toute une histoire.
La Loire est considérée comme le premier fleuve sauvage d’Europe. Pourtant, paradoxalement, les hommes qui depuis le Moyen-Âge cherchent à le maîtriser ont façonné son cours et modifié son état « naturel ». Les premiers aménagements prirent la forme des « turcies », bourrelets de terre plantés de pieux de bois. Au XVIIIe siècle alors que le transport fluvial est en pleine expansion, les « levées » sont érigées afin de faciliter la navigation. Elles permettent aussi de protéger les terres des inondations. Le maillage discontinu des levées laisse alors à la Loire, en cas de débordement, la possibilité de s’étaler dans de vastes plaines qui sont autant de zones d’amortissement des crues. Les ingénieurs de cette époque ont conscience du rôle essentiel de ces zones d’écrêtage. Mais leur avis éclairé ne sera pas suivi. La Loire sera progressivement enfermée au début du XIXe siècle derrière des levées de plus en plus hautes. Trois grandes crues se succèderont en seulement vingt ans (1846, 1856, 1866), provoquant de véritables catastrophes qui rappelleront la nécessité de manager des zones d’étalement. Le déversoir - digue surbaissée - construit en 1870 répond à cette préoccupation. La maçonnerie soignée de l’ouvrage garantit sa résistance et le bon écoulement des eaux.