22 juillet 2016
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Le château d'Amboise surplombe la Loire à Amboise dans le département d'Indre-et-Loire. Il fait partie des châteaux de la Loire. Avant d'être rattaché à la couronne en 1434, le château appartenait, depuis plus de quatre siècles, à la puissante famille d'Amboise. Pendant la Renaissance, il sert de résidence à plusieurs rois de France. Il a été partiellement détruit après la Révolution : du projet de Charles VIII subsistent toutefois le logis royal, la chapelle Saint-Hubert où reposent les restes présumés de Léonard de Vinci, les terrasses et les tours cavalières qui donnent au monument cette silhouette si singulière. Le château d'Amboise fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840.
Louis d'Amboise, l'un des membres de la famille seigneuriale, participa en 1431 à un complot contre Louis de la Trémoille, favori de Charles VII. Démasqué, il est d'abord condamné à mort avant d'être gracié. Son château en revanche, lui sera confisqué en 1434. Dès lors, Amboise entre dans le domaine royal. Rapidement, Amboise devient une demeure royale, et Charles VIII en fait un véritable palais.
Le château d'Amboise se caractérisait par une très bonne sécurité. Le 7 octobre 1461, le roi Louis XI vint saluer la reine Marie d'Anjou, sa mère, après son sacre à Reims. Elle demeurait désormais en Poitou, afin que la reine Charlotte de Savoie et leur fille Anne de France puissent s'y installer. En effet, en 1433, le dauphin Louis qui était au château de Loches pour son éducation aurait pu trouver refuge à Amboise, menacé par les alliés des Bourguignons. Désormais, le château devint en raison de sa sécurité la résidence ainsi que l'école des princes et des princesses, notamment Charles VIII, Louise de Savoie, enfin François Ier de France. Il faut ajouter dans la liste Marguerite d'Autriche qui devint une grande politicienne au XVIe siècle.
La paix de Cambrai est un des bénéfices de cette éducation à Amboise. De plus, ce château possédait une bibliothèque remarquable avec un libraire comptant un grand nombre de livres de Charlotte de Savoie et Louis XI. Le fils de Charles VII, Louis XI, fait élever son propre fils (le futur Charles VIII) à Amboise pour des raisons de sécurité. Étant né en 1470 au château, le dauphin Charles apprécie Amboise et en fait sa demeure de prédilection. Il y est élevé sous la garde d'un seigneur de Touraine, Jean Bourré.
À partir d'Henri III, les séjours royaux se firent plus rares, pour devenir quasi inexistants. Peu à peu, le château se transforme en prison de luxe pour les grands personnages de l'État. En 1626, César, duc de Vendôme et son frère Alexandre, grand-prieur de France, y sont internés pour avoir conspiré contre Richelieu. Le château passe ensuite entre les mains du frère du roi, Gaston d'Orléans. Celui-ci y effectue quelques démolitions dans les années 1660. Confisqué de nouveau par le roi, Amboise redevient une prison. Louis XIV y enfermera Nicolas Fouquet et le duc de Lauzun.
Propriété du duc de Choiseul au XVIIIe siècle, celui-ci l'abandonne vers 1760 au profit de Chanteloup à quelques kilomètres au sud d'Amboise. Après le décès de ce Louis-Jean-Marie de Bourbon (1725-1793), duc de Penthièvre, rachète les domaines du Château royal et de Chanteloup en 1786. Ceux-ci seront confisqués par la nation en 1793, en pleine Révolution française.
Une grande partie du château fut démolie lors du premier Empire, lorsque Napoléon offrit le château déjà en mauvais état à l'ex-consul Roger Ducos ; lequel n'ayant pas les moyens de restaurer l'ensemble, préféra détruire les deux tiers du bâtiment (la collégiale Saint-Florentin et le logis des reines notamment) entre 1806 et 1810.
Louis-Philippe Ier hérita du château par le biais de sa mère. Il dégagea les anciens remparts en faisant détruire les maisons attenantes et redécora l'aile Louis XII. Il est de nouveau confisqué lors de la Révolution de 1848. En 1848, à la suite d'un traité de reddition non respecté par les autorités françaises, l'émir Abd El-Kader et une centaine de compagnons y furent placés en captivité, avant d'être libérés par Napoléon III en 1852.
19 juin 2015
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Le Clos-Lucé. « Nul être ne va au néant » Léonard de Vinci. Le 23 avril, veille de Pâques 1519, Léonard « considérant la certitude de la mort et l’incertitude de son heure » fit son testament rédigé par Maître Guillaume Boreau ou Boureau, notaire en la cour royale. En voici les principales dispositions : après avoir recommandé « son âme à Dieu, Souverain, Maître et Seigneur », il léguait à Francesco Melzi « en récompense de ses loyaux services tous les livres, instruments et dessins, relatifs à son art de peindre », à Batista de Villanis, son serviteur la moitié du jardin qu’il possédait sur le territoire de Milan, et l’autre moitié à Salaï qui, déjà y avait bâti une maison, à Mathurine, sa servante, un vêtement de solide drap noir, doublé de fourrure, une pièce de drap et deux ducats. Ni les pauvres, ni les frères « charnels » n’étaient oubliés.
Le 2 mai 1519, Léonard de Vinci rendit l’âme, à l’âge de 67 ans. François 1er était-t-il à son chevet, comme le dit Vasari, ou à Saint-Germain-en-Laye, où la cour fêtait la naissance de son second fils, le futur Henri II ? Le fait est et restera sans doute toujours contesté. Francesco Melzi écrivit aux frères de Vinci : « il est sorti de la vie présente, le deuxième jour de mai, avec tous les sacrements de la Sainte Mère l’Église, et bien préparé. Le grand vieillard connaissait enfin la plénitude de la lumière et « l’Opérateur de tant de choses merveilleuses ».
François 1er installe chez lui un génie et en fait son ami. François 1er qui avait mesuré son génie, l’accueillit avec honneur, il lui avait donné le château de Cloux, près d’Amboise, et ne demanda en échange que le plaisir de l’entendre converser, plaisir qu’il goûtait presque tous les jours. Le roi venait officiellement à Cloux, et parfois incognito. La tradition établit qu’il empruntait alors le souterrain, dont l’entrée voûté de briques est encore visible au Clos-Lucé, qui reliait alors le manoir de Cloux au château d’Amboise.
Cellini avait entendu François 1er dire au Maître « qu’il ne croyait pas qu’aucun homme possédât autant de culture qu’en peinture ou en architecture que Léonard qui était, de ce fait, un très grand philosophe ». Léonard (de Vinci) aurait reçu de François 1er, toujours selon Cellini, un traitement fixe de sept cents écus d’or par an, et le Roi payait les œuvres qu’il achevait.
Sous le ciel très pur de la Touraine, Léonard était libre de parler, de rêver et de faire des expériences. Il aurait été l’objet d’une affection fervente de la part du Roi, de sa sœur Marguerite et de toute la cour. Il inspirait la pensée et la mode. Léonard retrouvait en France de nombreux italiens dont le maître paysagiste Pacello, des menuisiers occupés à l’embellissement du château d’Amboise et des tailleurs ayant apporté des tissus magnifiques de Naples.
Des grands saints de Touraine.
Saint Martin de Tours. Le grand évêque tourangeau fut ordonné en ce lieu qui n’était alors qu’un modeste sanctuaire. Préférant la vie monastique aux honneurs de sa charge d’évêque, il s’installa en ermitage dans les grottes de Marmoutier. Il avait, écrit Sulpice Sévère, son biographe, « toute la dignité d’un évêque sans abandonner le genre de vie et la vertu d’un moine ». L’image qui s’impose est celle du soldat romain qui partagea son manteau à Amiens, ce qui le fit entrer dans la légende.
Il organisa les premières paroisses rurales dans son diocèse. Sa réputation de thaumaturge (fait des miracles) s’étendit à travers l’Empire. Saint Martin est mort à Candes en 397. Les Tourangeaux enlevèrent son corps et l’inhumèrent à l’ouest de la cité des Turons (Tours). Son tombeau est vénéré aujourd’hui à la basilique Saint-Martin. Comme de nombreux pèlerins au cours des âges, le pape Jean-Paul II est venu honorer le saint évêque à l’occasion de sa visite à Tours, le 21 septembre 1996 lors du 16e centenaire de la mort de saint Martin.
Bienheureuse Marie de l’Incarnation.
Marie Guyard (1599-1672). Née à Tours, elle est mariée par ses parents à Claude Martin, maître-ouvrier en soie. Veuve à 19 ans, mère d’un petit Claude, elle travaille, à la demande de son beau-frère, dans son entreprise de transports. Elle mène une vie spirituelle intense, au cœur d’une activité débordante. En 1631, elle entre chez les religieuses Ursulines et y prononce ses vœux, en 1633 à la chapelle Saint-Michel (à deux pas de la cathédrale). Femme d’un tempérament ardent, d’esprit d’initiative et grande mystique, elle part en 1639 pour évangéliser le Canada et fonde à Québec le premier monastère des Ursulines.
Elle y éduque les filles des colons français et celles des amérindiens. Elle traduit ou compose des catéchismes dans les diverses langues indiennes. Son œuvre humaine et spirituelle lui vaut d’être appelée, par Bossuet la « Thérèse du Nouveau Monde ». On la considère aussi comme la mère de l’église catholique du Canada.
Monsieur Léon Papin-Dupont, le saint homme de Tours (1797-1876). Léon Papin-Dupont est né en 1797 à la Martinique. Ancien magistrat, il s’établit à Tours en 1834, pour y faire éduquer sa fille chez les Ursulines. Des deuils familiaux (son épouse, sa fille) le conduisent à une infinie compassion à toutes les souffrances. Il se met au service de Dieu et des hommes, tout en restant dans le monde. Cette grande figure du catholicisme social fait venir les Petites Sœurs des pauvres à Tours et y fonde le Vestiaire de Saint-Martin pour vêtir les plus démunis et leur rendre leur dignité.
Sa foi était clairvoyante et sa charité discrète et inlassable. Il voua à la Sainte Face un culte particulier qui se perpétue actuellement dans la maison qu’il occupait au 8 rue Bernard Palissy. En 1860, Léon Papin-Dupont dirige une action qui aboutira à la découverte du tombeau de Saint Martin, enseveli sous les décombres de la basilique détruite, et à la rénovation des pèlerinages. Homme de son temps, il eut de fulgurantes intuitions d’un modernisme inattendu.
Marie Poussepin – Première Sœur de Charité Dominicaine de la Présentation (1653-1744). Elle a été béatifiée à Rome par Jean-Paul II le 20 novembre 1994.
Saint François de Paule – Fondateur de l’ordre des Minimes (1416-1507) François d’Alessio, dit François de Paule, est né en 1416 à Paola, en Calabre. Dès l’âge de 14 ans, il est saisi par l’idéal franciscain – esprit de pauvreté et de prière – et va vivre seul dans une cabane des champs appartenant à sa famille. Sa vie d’ermite lui attire des disciples qu’il regroupe en leur donnant le nom le plus modeste possible, les Minimes dont la règle est l’extrême pauvreté.
Le pape et le roi de France Louis XI eux-mêmes finissent par entendre parler de ses vertus. Louis XI, malade et redoutant la mort, l’appelle à lui. Sur l’insistance du pape Sixte IV, François finit par accepter. Il arrive en France en mai 1483 et aide le roi à bien mourir. À la demande des successeurs du roi défunt, Charles VIII et Louis XII, il reste en Touraine. Il meurt 24 ans plus tard.
François est surtout connu pour être le fondateur des Minimes, qui ont repris sa devise « CARITAS ». en 1493, il rédige les règles de cet ordre en y introduisant le vœu de vie de carême perpétuel. Dès cette date, 32 couvents se réclament de lui, en Italie, en Espagne, en Allemagne et en France. François meurt le 2 avril 1507 dans son couvent de Jésu-Maria, à la Riche à l’âge de 91 ans. Douze ans plus tard, il est canonisé. Le château de Plessis-les-Tours, demeure du roi Louis XI consacre une salle à la vie de François.
Bienheureuse Jeanne-Marie de Maillé (1332-1414).
Jeanne-Marie de Maillé est née en 1332 à Saint-Quentin-sur-Indrois, d’Hardouin VI, seigneur de Maillé (Luynes). En 1347, à la suite d’une maladie dont elle est miraculeusement guérie, elle se voue aux œuvres de pénitence. Après la mort de son époux en 1362, elle vit dans la pauvreté et se consacre plus encore à la prière et aux œuvres de charité. À Tours, dans l’ombre de saint Martin, elle soigne les malades. Elle va s’établir dans la forêt de Champchevrier pour y poursuivre son expérience mystique tout en soignant les pauvres du lieu. Revenue à Tours, elle meurt le 28 mars 1414 au couvent des Cordeliers. Elle est béatifiée en 1871.
Published by Didier GEBETE
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dans
Loire à Vélo
Léonard de Vinci
Tours