L’île de Sein, une île au-dessus de l’océan qui affleure de l’horizon de seulement quelques mètres… Vous êtes au bout du monde… Ainsi, l’île s’étend sur environ 2 kilomètres et ne manque pas d’atouts. Elle forme un S inversé dont la partie centrale étranglée est large d’à peine 50 mètres.
D’autre part, l’Est de l’île est occupé́ par le port et le bourg dans lequel est regroupé l’ensemble des habitations. Le grand phare de l’île (Goulenez) est situé́ à l’extrémité Ouest.
Les oreilles les plus attentives pourront encore surprendre des conversations en langue bretonne. S’y chuchotent des histoires de pêcheurs, des aventures de marins. On se raconte aussi les naufrages d’antan tout autant que le courage des pêcheurs résistants ou les sauvetages des héros de la SNSM…
Pour aller à l’Île de Sein depuis Audierne, il faut prendre un navire de transport de passagers de la Compagnie Maritime BreizhGo Penn Ar Bed. Le départ étant à 08h45, il est préférable de se mettre en place à Audierne la veille du départ. On en profite pour flâner sur les bords du Goyen.
Pourquoi l'île de Sein s'appelle comme ça ?
L'appellation de « Sena », pour l'île de Sein, est attribué au géographe romain du I er siècle Pomponius Mela qui écrit : « Sein est célèbre par l'oracle d'une divinité gauloise.
L'île de Sein est une île de Bretagne située dans le Sud-Est de la mer Celtique, à 7,20 kilomètres à l'ouest de la pointe du Raz dont elle est séparée par le raz de Sein. D'une superficie de 0,56 km2, elle mesure 1,8 km de long sur une largeur de 30 à 800 m. Son point culminant est de 15 m (rocher du Kador), avec une altitude moyenne de 1,5 m.
S'étendant à l'est de la chaussée de Sein dont elle constitue le point le plus élevé, elle émerge à peine du niveau de la mer et subit ainsi fréquemment des submersions marines. L'habitat y est de ce fait resserré et regroupé autour du port pour faire front aux éléments : les ruelles étroites s'entremêlent pour que s'y perdent les vents et les embruns.
Dans le Finistère, Sein est la plus petite des îles du Ponant, l’une des plus sauvages aussi. Tel un vaisseau de pierre affrontant les humeurs de la houle et du vent, elle ne ressemble à aucune autre. De fait, Sénanes et Sénans forment une communauté à part : soudée et accueillante, discrète mais intarissable lorsqu’il s’agit de vanter les qualités de son caillou.
L'Île-de-Sein produit son eau potable avec l'aide de dessanilisateurs depuis les années 1970, faute de raccordement avec le continent. La commune de la pointe bretonne a été précurseuse sur le sujet.
Le premier phare que l'on aperçoit en quittant Audierne pour s'engager dans le raz de Sein est celui du phare de la Vieille (Ar Groac'h). À proximité se dresse la tourelle de la Plate (également appelée Petite Vieille) et la tourelle de Men Ar C'Haz (Rocher du Chat) un peu plus à l'ouest. Vers le nord se trouve le phare de Tévennec puis à l'entrée du port de l'île se trouve le phare de Men Brial. Au nord-ouest se trouve le phare de Sein ainsi que la corne de brume du Guerveur[9], puis les maisons du bourg. À l'ouest, sur la Chaussée de Sein, le phare d'Ar-Men, dénommé Ar Vered Né (le nouveau cimetière), « fait le quart ».
Elle s'étend sur quelque deux kilomètres et serpente comme un S inversé dont la largeur varie de 30 à 500 mètres. Elle est entourée de nombreux récifs et rochers ainsi que d'un îlot, Kélaourou, situé dans le prolongement sud-est de l'île.
La Compagnie maritime Penn ar Bed assure la liaison permanente du continent à l'île de Sein. La traversée dure à peu près une heure. Hors la saison estivale et vacances scolaires, une seule rotation a lieu tous les jours sauf le mercredi. Durant les vacances scolaires, le bateau assure alors la rotation aux mêmes horaires que les autres jours. Départ d'Audierne Sainte-Evette à 9 h 30 et retour de Sein à 16 h. En cas de départ de Douarnenez : départ du quai du Rosmeur à 10 h et retour de Sein à 15 h 30.
La Compagnie maritime Finist'mer assure quant à elle une liaison estivale au départ d'Audierne. Durée de la traversée : 50 minutes.
L'île de Sein est une île sans voiture.
« Sein est célèbre par l'oracle d'une divinité gauloise. On prétend que cet oracle est desservi par neuf prêtresses sanctifiées par le vœu de virginité perpétuelle ». Les Gaulois appelaient ces sortes de vestales « Cenes » où « Senes » qui se vantaient de prophétiser d'évoquer les morts, ou de déchainer les vagues et les vents.
On pense que l'île fut habitée avant le druidisme gaulois puisque Sein a ses menhirs et ses dolmens. Il est possible que les Romains aient, à partir de la pointe du Van, poussé une reconnaissance, car des vestiges de l'époque romaine ont été retrouvés dans l'île.
L'île a une surface de seulement 0,5 km2 et est basse, avec une altitude moyenne de 1,5 mètre. Elle fut plusieurs fois presque submergée par des tempêtes (celles de 1830, 1868 et décembre 1896 ont marqué de leur extraordinaire puissance, la mémoire de générations de Sénans qui étaient allés jusqu'à se réfugier sur les toits pour ne pas être emportés). Elle se situe au milieu d'une zone de récifs très étendue et particulièrement dangereuse, la chaussée de Sein parcourue par des courants souvent violents qui dépassent 6 nœuds (11,1 km/h) en vives eaux. Située non loin d'un axe important de navigation commerciale entre la Manche et l'Atlantique, elle a été le témoin de nombreux naufrages de navires venus s'échouer sur sa barrière de récifs. Au XIXe siècle, plusieurs phares ont été construits sur son pourtour, dont le plus célèbre est le phare d'Ar-Men.
Le vent est tout-puissant à Sein : ni arbre ni buisson, une haie maigre. Les petits champs entourés de murets coupe-vent, où les paysannes cultivaient autrefois l'orge et les pommes de terre, sont laissés à l'abandon. Les rares terres de Sein sont envahies de ronces et de broussailles. Là où les murets de pierre tiennent encore, des soucis fleurissent à l'abri, au printemps les pâquerettes ont des tiges. Là où ils s'écroulent, les fleurs subissent l'anémomorphose. Cette absence de relief fait courir le risque des vagues déferlantes qui se sont souvent abattues sur l'île, envahissant les maisons, dévastant les dunes et le port, mais Sein est une île dont « la vague n'a pas eu raison du granit » écrit le général de Gaulle. Afin de protéger les maisons sénanes des rafales chargées de sable, l'espace entre les façades a été calculé au plus étroit.
Un vieux dicton des marins témoigne du danger de certaines îles de la côte bretonne et particulièrement de l'île de Sein :
« Qui voit Ouessant voit son sang,
Qui voit Molène, voit sa peine,
Qui voit Sein, voit sa fin,
Qui voit Groix, voit sa croix. »
Pour les navires de guerre qui partent de Brest, la tétralogie d'Ouessant devient :
« Qui voit Ouessant voit son sang.
Qui voit Sein voit sa fin.
Qui voit Groix voit sa joie.
Qui voit Belle-Île, cingle sans péril. »
Une île menacée par l’érosion marine. De tout temps, l’île de Sein, en raison de sa petitesse et de sa platitude, a été menacée par l'érosion marine, voire par la submersion. Le journal du Père Maunoir évoque une tempête qui se serait produite vers 1638 : « Les habitants de ce lieu ont été à la veille d'être submergés, une partie des maisons furent renversées par la mer et remplies d'eau ». Gustave Geffroy écrit en 1904 : « Sur cet étroit territoire, ma mer déferle. Il a fallu construire des digues, détruites en partie par la tempête de 1896, qui détruisit aussi plusieurs bateaux : Sein resta une quinzaine de jours isolée. Le fait n'était pas nouveau, et les tempêtes de 1756, 1821, 1868, 1879, sont restées célèbres ».
« À chaque tempête, l'érosion fait perdre un mètre de côte à l'île » affirme Bernard Bisson dans le Journal du dimanche. Les tempêtes de la fin décembre 2013 et du début de janvier 2014 ont aussi éprouvé l'île : « On peut raconter mais je ne sais pas si les gens pourront comprendre. C’était dantesque ! Les murs des maisons ont tremblé. Et le bruit… le bruit terrible. Celui de la mer, pas du vent. Ça vous glace, c’est angoissant. La mer, on ne sait jamais, elle peut avoir le dernier mot… ».
Le 1er février 2014 une forte tempête endommage le quai des Paimpolais : « Un parapet protégeant le quai des Paimpolais a sauté avec la mer sur 6 m de long, c'est un bloc de 5 tonnes qui a été emporté. Témoin de la force inédite des vagues, du goémon a été retrouvé au niveau de l'église, le point culminant de l'île à 9 m. (...) Une des deux gares maritimes de l'île a été éclatée par un sac d'une tonne de sable placé pour la protéger, emporté comme un fétu de paille ». Le 7 février 2014, l'île de Sein a été à nouveau coupée du monde par la tempête Qumeira.
Un cétacé d’environ 20 mètres s’est échoué ce vendredi 2 septembre 2022 sur la presqu’île de Kilaourou, sur l’île de Sein dans le Finistère. Il s’agit d’un rorqual commun, qui pèse aux alentours de 25 tonnes. Vous l'avez peut-être aperçue du côté de l'île de Sein. En même temps difficile de passer à côté : il s'agit d'un rorqual, c'est le deuxième plus grand animal vivant sur la planète. Ce spécimen pèse aux alentours de 25 tonnes.
Le remorquage de la carcasse de l’animal vers le continent pour une prise en charge par une société d’équarrissage a été envisagé : toutefois, de nombreuses contraintes techniques et la dégradation à venir des conditions météorologiques ont conduit à l’abandon de cette hypothèse.
La carcasse du rorqual a donc été équipée d’une balise de localisation afin de pouvoir suivre son trajet dans l’hypothèse où elle retournerait en mer à la faveur de la pleine mer. Les services de la préfecture maritime ont émis un AVURNAV (avis urgents aux navigateurs) pour avertir les navigateurs de la présence possible d’un objet flottant sur leur trajet.
Après deux mois sur l’îlot de Kelaourou, au sud-est de l’île de Sein, le rorqual commun s'est décomposé peu à peu, devenu un ensemble flasque et aplati, que le squelette ne teait plus, tous les os sont sortis, la carcasse disloquée. Passons sur les odeurs pestilentielles senties durant quelques jours en octobre 2022, par vent de sud-est. Nous avons assisté à la nature qui a fait son œuvre, c’est comme cela que l’histoire s'est achevée.
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