La Pologne soutient le renforcement de la PSDC (Politique de sécurité et de défense commune de l'Union européenne) dont le développement sera l'une des priorités de sa présidence de l'UE. Elle voudrait, dans le cadre des préparatifs de cette présidence, mobiliser les autres Etats-membres de l'UE afin d'entreprendre des efforts collectifs en vue de perfectionner les instruments et les capacités de la PSDC. Le programme préliminaire de la présidence prévoit cinq priorités: négociations au sujet du cadre financier pluriannuel; marché intérieur (nouvelles méthodes pour assurer une relance économique après la crise); relations avec les pays de l'Europe orientale; sécurité énergétique de l'UE; politique de sécurité et de défense commune.

Le programme concernant la PSDC porte sur les changements des institutions et des mécanismes, le développement des capacités civiles et militaires de mener les opérations et l'institutionnalisation de la coopération entre l'Otan et l'Union européenne. Cette liste reste indicative et non exhaustive. La Pologne fera un effort pour améliorer la coopération entre l'Otan et l'UE, en proposant entre autre la relance de la formule Berlin+ concernant la mise à la portée de l'UE des moyens militaires de l'Otan. La formule Berlin+ est devenue désuète et exigera une profonde révision et l'adaptation à la nouvelle réalité opérationnelle, prévoyant entre autre l'utilisation par l'Otan des capacités civiles de l'Union européenne.

Pour ce qui est du changement institutionnel

Il s'agit de nommer auprès du Haut représentant pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité de l'UE,  un adjoint responsable uniquement de la PSDC, assisté d'experts civils et militaires. Dans le Service européen pour l'action extérieure, on pourrait également prévoir un département des affaires militaires et installer des attachés militaires dans les délégations de l'UE à l'étranger. On pense également à la réforme des groupes de combat en vue de les rendre plus efficaces grâce au développement de la composante aérienne et dans certains cas de la composante navale. Les groupes de combat ainsi modernisés constitueraient un point de départ pour la création des Forces européennes de stabilisation qui engloberaient dans une structure à trois piliers, en plus des groupes européens de combat, également les forces européennes de police et les garde-frontières européennes. Afin de pouvoir réaliser ces objectifs, la Pologne espère compter sur le soutien de la France et de l'Allemagne.

La conception polonaise de la PSDC prévoit le développement du nombre des opérations qui auront pour la plupart un caractère en même temps civil et militaire. Les missions purement civiles damanderont de plus en plus un soutien militaire pour leur protection, leur logistique et leur renseignement tandis que les opérations purement militaires demanderont une assistance politico-diplomatique.

La coopération avec les pays partenaires au-delà de l'Union européenne, ayant pour but leur participation à la réalisation de la PSDC, sera également au coeur de la présidence polonaise. La coopération avec les Etats-Unis est en cours, celle avec la Russie et l'Ukraine attend un arrangement spécial, l'Union pour la Méditerranée et le Partenariat oriental ouvrent de bonnes perspectives dans ce sens.

L'intégration de l'Europe autour de la PSDC est un devoir de long terme qui demande un large consensus et un effort continu de tous les Etats-membres. L'unité de l'Occident et de la communauté transatlantique de sécurité est d'une importance particulière pour la Pologne.