811.510 bébés nés en France l’an passé, moins de 700.000 en Allemagne… Voilà le paradoxe français : un pays qui serait en pleine déprime mais qui conserve un niveau de natalité parmi les plus élevés d’Europe. Comme si les couples français, pour faire un pied de nez aux faiseurs d’opinion, cherchaient à montrer qu’ils croient encore en l’avenir. La natalité, c’est non seulement un baromètre fiable du moral d’une société. C’est aussi la promesse d’un pays qui restera jeune dans les décennies à venir, qui devra continuer à investir dans l’éducation et la formation de ces enfants qui prendront le relais de leurs parents sur le marché du travail. L’Allemagne l’a bien compris et elle multiplie depuis 2007 les mesures de soutien de la natalité. En vain. En France, ce maintien d’un nombre élevé de naissances après cinq ans d’une crise économique sans précédent confirme ce que l’Institut national d’études démographiques (Ined) pressentait dès 2012.