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Éteint depuis la fin mai (Le Télégramme du 16 juin), le phare d’Ar-Men, entre Audierne et l’île de Sein, ne semble pas prêt à être dépanné, suite à un conflit entre l’administration et le personnel des Phares et Balises sur la prise en compte de l’exposition aux risques amiante et mercure. Yann Guihéneuf, secrétaire général de l’Union CGT de la Dirm-Namo (*), a tenu, hier, à préciser le contexte. « Le feu principal d’Ar-Men est tombé en panne le 22 mai dernier, explique le syndicaliste, basé à Brest. Le feu secondaire, qui a une portée restreinte, a pris le relais. Depuis la modernisation qui s’est achevée en 2013, une nouvelle lampe consommant moins d’énergie a été installée. Elle ne nécessite plus l’usage d’un générateur toutes les nuits comme la précédente. On utilise ainsi des batteries avec convertisseur qui peuvent alimenter le feu jusqu’à cinq à six nuits quand elles sont les plus courtes. Quand la batterie est vide, le groupe repart. Or, fin mai, au bout de trois nuits, alors que la batterie était vide, le générateur n’a pas démarré ». Le phare s’est donc éteint. Cet incident est survenu quelques jours après que la CGT eut informé l’administration que « les agents de la subdivision de Brest refuseront tous chantiers susceptibles d’engendrer pour eux une exposition à des produits CMR (amiante, mercure…) jusqu’à la réalisation des repérages sur les établissements de signalisation maritime et la diffusion d’éléments sur la procédure et l’utilisation des équipements de protection individuelle adaptés » (Le Télégramme du 3 juin).
Amiante et vapeurs de mercure - Le syndicat estime que l’administration ne veut pas reconnaître l’exposition de ces agents, notamment à l’amiante mais aussi aux vapeurs de mercure. « Dans tous les cas, il faudra pourtant du personnel des Phares et Balises pour participer aux mesures et faire les dépannages », ajoute le syndicaliste.

Il était temps de réformer le régime des intermittents du spectacle, qui représente 25 % du déficit de l’assurance chômage pour seulement 5 % des indemnisés. Soit un milliard d’euros par an. Or, comme les intermittents ont de puissants relais médiatiques, les derniers en date à se manifester étant Jack Lang et le président de l’Assemblée Claude Bartolone, le gouvernement flotte. Il aura donc suffi d’une manifestation sous les fenêtres du ministère de la Culture pour que Mme Filippetti lâche du lest, au grand dam des organisations syndicales signataires. Les intermittents n’ont jamais digéré le durcissement de leur régime d’allocations chômage en 2003. Onze ans plus tard, le conflit ressurgit, à l’occasion de la signature d’un nouveau protocole.

La grève à la SNCF, dernier spasme d’un noyau dur d’irréductibles qui avaient bloqué Paris en 1995 et auxquels Jacques Chirac céda bizarrement alors que l’opinion lui donnait raison. Les intermittents du spectacle, éternelle ritournelle des dérives de l’assurance chômage appliquée à une minorité qui défend ses privilèges bec et ongles. Autant d’abcès de fixation entretenus par des corporatismes auxquels les gouvernements successifs ont toujours rendu grâce. Lesquels viennent compliquer la situation du tandem exécutif défié par une minorité bruyante au sein de la majorité socialiste. Sans parler des Verts, en embuscade sur la loi de transition énergétique. D’autant que Manuel Valls entend détricoter la loi Duflot qui, selon les professionnels de l’immobilier, reste une aberration. Or, jusqu’à présent, les rappels à l’ordre du Premier ministre sont restés lettre morte et le Président n’a pas encore souhaité répondre à l’appel de la CGT pour dénouer le conflit. Passé révolutionnaire oblige, la France est un curieux pays qui oscille entre l’éruption et la dépression que lui procure la crainte du déclassement. Toutefois, en dépit des contre-pouvoirs qui s’épanouissent en démocratie, le mythe du chef, voire du sauveur, demeure ancré dans l’inconscient collectif. Deux ans après son élection, Hollande a réussi quelques coups d’éclat comme l’intervention au Mali. Mais il a commis l’erreur majeure de pronostiquer une inversion de la courbe du chômage et un retour de la croissance avant que ses mesures de redressement n’aient produit leurs effets. Lesquels sont désormais menacés. Face à la coalition des parlementaires et syndicalistes qui s’opposent de façon suicidaire aux nécessaires économies budgétaires ou à la réforme territoriale, Hollande dispose de l’arme fatale qu’est la dissolution. Mais avant cela, il lui reste à démontrer que la réforme n’est plus négociable et que le gouvernement peut encore gouverner. Hubert Coudurier.

Le phare d’Ar-Men est éteint depuis bientôt trois semaines et rien ne semble annoncer un réallumage prochain. Des passionnés des phares craignent que cet incident déstabilise un peu plus l’avenir de ce patrimoine déjà compliqué par son isolement en mer. Ar-Men a été allumé en 1881. La majorité des « terriens » ne verra jamais ce monument breton mais y est très attachée. Elisabeth, demeurant dans les Yvelines, en région parisienne, est une passionnée des phares. Elle a créé le 7 juin dernier un groupe Facebook « Rallumez Ar-Men » qui compte déjà 142 membres. Depuis la fin mai, le phare situé au large de l’île de Sein, télécontrôlé depuis son automatisation en 1990, est éteint. La panne est vraisemblablement liée à un problème général d’énergie car le feu de secours n’a pas pris
le relais. Le doute subsiste sur l’origine des pannes car dans l’immédiat, aucun état des lieux n’a été réalisé.