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13 avril 2017 4 13 /04 /avril /2017 13:54

S’il y a un lieu bien connu des brestois, c’est le Vallon du Stang-Alar, véritable poumon de verdure avec des plans d’eau, dans la ville de Brest ! Plus qu’un parc public, c’est le lieu de balade des familles, des joggers, des anciens, des locaux qui promènent leurs chiens, des promeneurs pour la pause-déjeuner … Et puis pour les familles, c’est le lieu où les enfants adorent venir nourrir les canards, courir, se défouler, se cacher derrière les arbres, pique-niquer, faire du vélo, de la trottinette, de la balançoire … et tout simplement prendre l’air ! Propice à la détente, les pelouses et bancs publics s’offrent à nous…

Un musée vert le long du ruisseau Stang-Alar
Un musée vert le long du ruisseau Stang-Alar
Un musée vert le long du ruisseau Stang-Alar

Le Samu des arbres - Dans le vallon luxuriant du Stang-Alar, près de Brest, l’équipe de Jean-Yves Lesouef sauve les derniers des Mohicans du monde végétal.

Un musée vert le long du ruisseau Stang-Alar
Un musée vert le long du ruisseau Stang-Alar
Un musée vert le long du ruisseau Stang-Alar

« Il n’en restait qu’un, et j’étais de celui-là… !» Qu’il s’agisse du Ruizia cordata (bois de senteur blanc) de la Réunion, du Limonium dendroides des Canaries, du Dombeya mauritiana de l’île Maurice ou du Zelkova de Sicile, ces arbres, aujourd’hui en convalescence dans la région brestoise, reprennent, après le fameux Sophora toromiro de l’île de Pâques, la complainte des arbres qui ont frôlé l’extinction.

Un musée vert le long du ruisseau Stang-Alar
Un musée vert le long du ruisseau Stang-Alar
Un musée vert le long du ruisseau Stang-Alar

Intensivement exploité par les Pascuans durant des siècles pour le transport des moai, statues monumentales de tuf volcanique érigées en bord de mer, le toromiro, dont ne survivait qu’un individu dans le cratère du volcan Rano Raraku, a été à deux doigts de disparaître du grand livre des espèces. En 1955, l’explorateur Thor Heyerdahl, rendu célèbre par l’expédition du radeau « Kon-Tiki », envoya en Suède un rameau de la dernière branche du dernier toromiro vivant. À partir des graines portées par ce vestige, les botanistes tentèrent le tout pour le tout. Tel Lazare ressuscité du tombeau, l’arbre de l’île de Pâques croît désormais dans plusieurs jardins botaniques du monde. Même si la diversité génétique de l’espèce sort terriblement amoindrie de ce flirt avec la mort, on peut la considérer comme sauvée.

Un musée vert le long du ruisseau Stang-Alar
Un musée vert le long du ruisseau Stang-Alar
Un musée vert le long du ruisseau Stang-Alar

En créant, en 1975, le Conservatoire botanique national de Brest, dans la surprenante luxuriance du vallon du Stang-Alar (vallon du Cygne ou étang de Saint-Éloi, selon les traductions !), consacré à la sauvegarde de la flore régionale, le pépiniériste Jean-Yves Lesouef avait une autre idée en tête. Il voulait en faire également un véritable Samu des arbres qui, à l’image de Sophora toromiro, sont au bord du gouffre.

Un musée vert le long du ruisseau Stang-Alar
Un musée vert le long du ruisseau Stang-Alar
Un musée vert le long du ruisseau Stang-Alar

À en croire l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) de Gland, en Suisse, et « Red List of Threatened Plants », les jardins botaniques et leurs serres, refuges pour plantes en danger, ne risquent pas de chômer dans un avenir proche. Ces deux derniers siècles, 77 espèces d’arbres se sont définitivement éteintes, 18 ne survivent plus qu’en culture, 976 sont dans une situation critique, et le sort de 1319 autres commence à être sérieusement préoccupant.

Un musée vert le long du ruisseau Stang-Alar
Un musée vert le long du ruisseau Stang-Alar
Un musée vert le long du ruisseau Stang-Alar

Voilà pourquoi, dans les serres et les jardins du Stang-Alar, Ruizia cordata, Limonium dendroides, Dombeya mauritiana et Zelkova sicula font l’objet de tous les soins de l’équipe de Jean-Yves Lesouef. Les botanistes brestois prouvent, jour après jour, que l’on peut sauver, puis conserver ces espèces, sous forme d’arbres ou de graines réfrigérées, dans des conditions économiques acceptables.

Un musée vert le long du ruisseau Stang-Alar
Un musée vert le long du ruisseau Stang-Alar

Ces quatre pensionnaires d’outre-mer, qui n’ont rien de très spectaculaire, sont tous originaires d’îles où ils poussaient à l’état endémique, c’est-à-dire qu’on n’en trouvait nulle part ailleurs de semblables. Avant que l’homme, ses chèvres et ses moutons n’abordent ces oasis isolées au milieu des déserts océaniques, ils s’y développaient sans problème dans la niche écologique qu’ils avaient conquise, il y a des centaines de milliers d’années. Mais un arbre est, par définition, incapable de se déplacer. Il subit donc de plein fouet la concurrence territoriale de l’homme, cultivateur et donc défricheur, ainsi que des animaux domestiques herbivores. In fine, seuls les spécimens qui poussaient dans des lieux peu intéressants pour la culture ou inaccessibles aux chèvres, comme certains vallons étroits et reculés ou corniches de falaise, ont donc survécu à la colonisation humaine.

Un musée vert le long du ruisseau Stang-Alar
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